Didier Calame
Conseiller national
Un homme de terrain qui a les pieds sur terre
et dans la terre.
En 2021, le DETEC a classé le projet du contournement autoroutier Ouest de Bienne à la suite d’un processus politique discutable et contraire à l’État de droit. Cela alors que la Confédération avait donné son feu vert définitif à ce projet en 2014.
L’étude globale de la mobilité Biel/Bienne Ouest constitue la dernière péripétie de ce feuilleton politique.
Ce rapport interpelle parce qu’il concerne la Confédération. Il préconise en effet la non réalisation, même à moyen terme, du chaînon manquant de l’A5 à Bienne.
Il est contestable d’abord en raison de sa nature très idéologique. Ses auteurs affirment explicitement qu’il faut réduire le trafic motorisé individuel à Bienne.
Ensuite, l’argument principal qui y est développé en faveur d’une renonciation à l’achèvement du contournement Ouest de Bienne repose sur une omission volontaire.
Il ne peut évidemment qu’en être ainsi si l’on fait tout pour que le chaînon manquant de l’A5 à Bienne ne soit pas réalisé! En raison de cette invraisemblable lacune autoroutière, des centaines de Neuchâtelois qui travaillent dans l’Est biennois et à Granges passent par Orvin pour leurs déplacements professionnels! Par milliers d’unités, le trafic motorisé entre les deux tiers de la Suisse romande et la majeure partie de la Suisse alémanique s’écoule par l’autoroute A1 plus longue de 7 km entre Yverdon-Sud et Luterbach, que l’A5 qu’il pourrait emprunter. Cela aggrave les bouchons entre Berne et Härkingen.
Les Neuchâtelois adoptent la même stratégie d’évitement de Bienne en allongeant de 21 km par Berne la distance qui les sépare de la plupart des régions alémaniques.
Les mouvements à l’origine de l’abandon de l’A5 à Bienne ne tiennent aucun compte de l’importance de cet axe pour l’ensemble du réseau autoroutier suisse et pour les populations qu’il dessert. Ils laissent croire que Bienne serait compétente en matière d’autoroute alors que la Confédération l’est exclusivement !
Dès lors, nous demandons au Conseil fédéral de reprendre la main et de réaliser la branche Ouest de l’A5 à Bienne par un tunnel de transit bidirectionnel. Ce faisant, il rendra service à une grande partie de la population suisse, fluidifiera le trafic entre le Jura bernois, le Jura et la Suisse romande tout en améliorant la qualité de vie des Biennois.
Didier Calame
Les Planchettes (CH) (NE)