Didier Calame
Conseiller national
Un homme de terrain qui a les pieds sur terre
et dans la terre.
Mon intervention à la tribune
Je tiens à remercier le Bureau d'avoir mis ce rapport à l'ordre du jour du dernier jour de la session, cela me permet de prendre la parole devant vous, dans cet hémicycle, pour la première fois depuis que je suis conseiller national.
Aujourd'hui, nous traitons le dossier 23.308. Le texte de cette initiative cantonale genevoise demande que le Parlement intervienne auprès du Conseil fédéral pour que la Genève internationale accueille une future conférence des Nations Unies sur le climat (COP) et pour encourager toute initiative qui placerait Genève et la Suisse au centre de l'agenda international en matière de changement climatique ou de finances durables. Le canton souhaite également soutenir toute initiative ou tout partenariat qui pourrait être accueilli par la Genève internationale.
Lors de sa séance des 26 et 27 août 2024, la Commission de politique extérieure du Conseil national a procédé à l'examen préalable de l'initiative cantonale 23.308, déposée le 16 mai 2023 par le canton de Genève. Par 14 voix contre 10, la commission a refusé de donner suite à l'initiative. Déjà, le 14 mars 2024, le Conseil des Etats a décidé de ne pas donner suite à l'initiative suivant l'avis de sa commission.
D'une manière générale, après examen du dossier, il ne nous semble pas opportun aujourd'hui d'organiser un tel événement comme la COP en Suisse. Nous pensons qu'après la COP de Rio et de Paris, il serait préférable de laisser la place à l'Asie ou à l'Océanie. Nous considérons que la conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est la conférence internationale la plus importante à ce jour pour lutter ensemble contre le changement climatique; que la candidature de la Suisse a été évoquée, étudiée et refusée par le Conseil fédéral pour l'accueil de la COP31 en 2026, au bénéfice de la candidature commune de l'Australie et des Etats insulaires du Pacifique; que Genève a déjà accueilli la COP2 en 1996 et qu'elle est prête à accueillir à nouveau un tel événement; que la Genève internationale et les capacités de négociation de la Suisse, sur un sujet aussi important et préoccupant que l'urgence climatique, seraient valorisées par l'organisation et la présidence d'une telle conférence internationale; que son organisation mobilise des ressources financières et humaines considérables pour lesquelles la Confédération et les autres cantons devraient être mis à contribution; que le Conseil fédéral préfère attendre poliment de proposer une candidature de la Suisse dans une dizaine d'années, révélant ainsi son manque de caractère et d'ambition pour notre visibilité internationale.
En conclusion, la Suisse s'engage déjà activement au niveau diplomatique en organisant de nombreuses conférences. D'un point de vue environnemental, l'accueil d'un tel événement est par ailleurs problématique. Par conséquent, la Commission de politique extérieure du Conseil national et le groupe UDC partagent l'avis du Conseil fédéral et les décisions des commissions respectives du Conseil national et du Conseil des Etats. De ce fait, nous ne souhaitons pas donner suite à l'initiative.
Didier Calame
Les Planchettes (CH) (NE)